Les dix commandements coraniques 1
Les dix commandements coraniques 1
Les dix commandements coraniques 1
Premier commandement :
Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets):
Dis : " Venez, je vais réciter ce que votre Seigneur vous a interdit : ne Lui associez rien ; et soyez bienfaisants envers vos père et mère. Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté. Nous vous nourrissons tout comme eux.
N’approchez pas des turpitudes ouvertement, ou en cachette. Ne tuez qu’en toute justice la vie qu’Allah a fait sacrée. Voilà ce qu’Allah vous a recommandé de faire ; peut-être comprendrez-vous.
Et ne vous approchez des biens de l’orphelin que de la plus belle manière, jusqu’à ce qu’il ait atteint sa majorité. Et donnez la juste mesure et le bon poids, en toute justice. Nous n’imposons à une âme que selon sa capacité. Et quand vous parlez, soyez équitables même s’il s’agit d’un proche parent. Et remplissez votre engagement envers Allah. Voilà ce qu’Il vous enjoint. Peut-être vous rappellerez-vous.
Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc ; et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa voie . Voilà ce qu’Il vous enjoint. Ainsi atteindrez-vous la piété" (Coran 6/151 à 153)
Ces trois versets connus chez les oulémas par les versets des dix commandements renferment dix importants commandements divins adressés à l’humanité toute entière à savoir :
1- N’adorez qu’Allah Seul sans rien Lui associer.
2- Soyez bienfaisants envers vos père et mère.
3- Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté.
4- N’approchez pas des turpitudes ouvertement, ou en cachette.
5- Ne tuez qu’en toute justice la vie qu’Allah a rendue sacrée.
6- Ne vous approchez des biens de l’orphelin que de la plus belle manière, jusqu'à ce qu’il ait atteint sa majorité.
7- Donnez la juste mesure et le bon poids.
8- Soyez équitables quand vous parlez même s'il s'agit d'un proche parent.
9- Remplissez votre engagement envers Allah.
10- Suivez le chemin d’Allah dans toute sa rectitude et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa voie.
Chacun de ces dix commandements mérite qu’on s'y arrête et qu'on y réfléchisse en profondeur, et c’est ce que nous projetons de faire à travers une série d’article que nous voulons conforme à l’exégète donné par nos oulémas de ces trois versets.
Le premier verset expose le tawhîd (unicité d’Allah, exalté soit-Il), recommande la bienfaisance envers les parents, interdit l’hostilité contre l’enfance, interdit les actions immorales qu’elles soient apparentes ou cachées et interdit enfin de tuer les gens dont le sang est protégé.
Le tawhîd est la base à laquelle se réfèrent tous les ordres et toutes les interdictions, et le fondement sur lequel repose toutes les législations divines. En effet, sans le tawhîd, les actions n’ont aucune utilité.
Ce verset expose et confirme l’interdiction de tous les genres d’athéisme, d’idolâtrie, d’associationnisme, d’ostentation et de riya ; car ce sont là des péchés qu’Allah ne pardonne pas si celui qui les commet, meurt sans se repentir.
Nombreux sont les versets et hadiths qui confirment ce principe. Nous pouvons en citer les suivants :
Certes, Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne des associés. A part cela, Il pardonne à qui Il veut. (Coran 4/48)
Quiconque associe à Allah (d’autres divinités), Allah lui interdit le paradis ; et son refuge sera le Feu. (Coran 5/72)
…comme celui qui dépense ses biens par ostentation devant les gens sans croire en Allah et au Jour dernier. Il ressemble à un rocher recouvert de terre; qu'une averse l'atteigne, elle le laisse dénué. De pareils hommes ne tireront aucun profit de leurs actes. (Coran 2/264)
Et ceux qui dépensent leurs biens avec ostentation devant les gens, et ne croient ni en Allah ni au Jour dernier. Quiconque a le Diable pour camarade inséparable, quel mauvais camarade ! (Coran 4/38)
Ceux qui veulent la vie présente avec sa parure, Nous les rétribuerons exactement selon leurs actions sur terre, sans que rien leur en soit diminué. Ceux-là qui n'ont rien, dans l'au-delà, que le Feu. Ceux qu'ils auront fait ici-bas sera un échec, et sera vain ce qu'ils auront œuvré. (Coran 11/15 et 16)
D’après Abu Hurayra, le Messager d’Allah a dit : Allah, exalté soit-Il, dit : ’Je suis l’Associé qui se passe de toute association. Quiconque accomplit une œuvre pour Moi ainsi que pour quelqu’un d’autre recevra mon désaveu, et son œuvre sera considérée faite uniquement à l’intention de l’autre associé.’ (Hadith rapporté par Ibn Mâjah, Ibn Khuzaymah dans son Sahîh et par Al-Bayhaqî ; les rapporteurs d’Ibn Mâjah sont fiables).
Selon Anas Ibn Mâlik, le Messager d’Allah a dit : Le Jour de la Résurrection, seront apportés des registres scellés qui seront dressés devant Allah, pureté et gloire à Lui. Il dira alors : ’Mettez celui-ci de côté... Acceptez celui-là !’
’Par Ta grandeur et Ta majesté, s’exclameront les Anges, nous n’avons vu que du bien !’ Et Allah le Très-Haut de dire : ’Ceci n’était pas fait pour Ma Face. Et, Je n’accepte que ce qui est fait pour Ma Face.’ (Hadith rapporté par Al-Bazzâr, At-Tabarânî selon deux chaînes de transmission dont l’une est authentique, ainsi que par Al-Bayhaqî).
Ntd : Il s’agit dans ce hadith des registres contenant les œuvres des hommes.
Deuxième commandement :
Nous avons parlé dans le premier article de cette série du premier des dix commandements que renferment les versets 151, 152 et 153 de sourate al-An’âm, rappelons en passant que ces commandements sont dans l’ordre :
1- N’adorez qu’Allah Seul sans rien Lui associer.
2- Soyez bienfaisants envers vos père et mère.
3- Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté.
4- N’approchez pas des turpitudes ouvertement ou en cachette.
5- Ne tuez qu’en toute justice la vie qu’Allah a rendue sacrée.
6- Ne vous approchez des biens de l’orphelin que de la plus belle manière, jusqu'à ce qu’il ait atteint sa majorité.
7- Donnez la juste mesure et le bon poids.
8- Soyez équitables quand vous parlez même s'il s'agit d'un proche parent.
9- Remplissez votre engagement envers Allah.
10- Suivez le chemin d’Allah dans toute sa rectitude et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa voie.
Nous allons à présent parler du deuxième commandement à savoir : Soyez bienfaisants envers vos père et mère.
La bienfaisance envers les parents est l’une des obligations fondamentales en Islam. Elle est souvent liée dans le Coran comme nous allons le voir à celle d’adorer Allah, exalté soit-Il, sans rien Lui associer. C'est sur la bienfaisance envers les parents que repose la stabilité de la société entière.
Les principaux versets du Coran qui font allusion au type de relation qui doit unir les enfants aux parents au sein de la cellule familiale sont les suivants :
Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, […]. (Coran 4/36).
Dis : "Venez, je vais réciter ce que votre Seigneur vous a interdit : ne Lui associez rien ; et soyez bienfaisants envers vos père et mère." (Coran 6/151)
Ton Seigneur a décrété : "n'adorez que Lui ; et (marquez) de la bonté envers les père et mère : si l'un d'eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi ; alors ne leur dis point : "Fi !" et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses, et par miséricorde abaisse pour eux l'aile de l'humilité ; et dis : "Ô mon Seigneur, fais-leur ; à tous deux ; miséricorde comme ils m'ont élevé tout petit". (Coran 17/23-24).
Et Nous avons enjoint à l'homme de bien traiter ses père et mère, et si ceux-ci te forcent à M'associer, ce dont tu n'as aucun savoir, alors ne leur obéis pas. Vers Moi est votre retour, et alors Je vous informerai de ce que vous faisiez. (Coran 29/9).
Nous avons commandé à l'homme [la bienfaisance envers] ses père et mère ; sa mère l'a porté [subissant pour lui] peine sur peine : son sevrage a lieu à deux ans. Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu'envers tes parents. Vers Moi est la destination. Et si tous deux te forcent à M'associer ce dont tu n'as aucune connaissance, alors ne leur obéis pas ; mais reste avec eux ici-bas de façon convenable […]. (Coran 31/14 et 15).
Tous ces versets montrent qu'après l'adoration d’Allah, l'obéissance aux parents est le devoir le plus important. Cela est confirmé aussi par les hadiths suivants :
Selon Ibn Mas’ûd (qu’Allah soit satisfait de lui), une personne demanda au Prophète (Salla allahou AlaIhi wa Sallam) :Quelle est l'œuvre la plus aimée par Allah ? et le Prophète (Salla allahou AlaIhi wa Sallam) de répondre : La prière accomplit à son heure . Et ensuite ? redemanda l’homme. Il dit : La piété filiale . Et ensuite ? Il dit : Le combat dans le sentier d’Allah. (Boukhari et Mouslim).
Selon Abû Hurayra, le Prophète (Salla allahou AlaIhi wa Sallam) a dit :Un fils ne peut s'acquitter du droit de son père à moins que, le trouvant esclave, il le rachète et l'affranchit. (Mouslim).
Selon lui encore, un homme vint chez le Messager d’Allah (Salla allahou AlaIhi wa Sallam) et lui dit :O Messager d’Allah ! Quel est celui qui mérite le plus que je lui tienne compagnie ? Il dit : Ta mère . Il dit : Et qui encore ? Il dit : Ta mère . Il dit : Et qui encore ? Il dit : Ta mère . Il dit : Et qui encore ? Il dit : Ton père (Boukhari et Mouslim).
Selon 'Abdallah ibn 'Amr ibn al-'Âs (qu’Allah soit satisfait de lui et de son père), un homme vint au Messager d’Allah et lui dit : Je te fais acte d'allégeance en m'engageant à accomplir l'hégire et la guerre sainte espérant la récompense divine. Il lui dit : As-tu l'un de tes deux parents encore en vie ? Il dit : Oui, les deux même . Il dit : Retourne auprès de tes parents et sois bienveillant envers eux ! (Boukhari et Mouslim).
Abdallah ibn 'Umar (qu’Allah soit satisfait de lui et de son père) rapporte que le Prophète (Salla allahou AlaIhi wa Sallam) a dit : La satisfaction d’Allah se trouve dans la satisfaction des parents, et le mécontentement d'Allah est lié au mécontentement des parents. (Tirmidhî et al-Hâkim).
Selon Djahimatta al-Salamî, un homme vint voir le Prophète (Salla allahou AlaIhi wa Sallam) et lui dit : Je voudrais aller au front, mais je voulais prendre ton avis au préalable . Le Prophète lui dit : As-tu une mère (toujours en vie) ? . L’homme acquiesça. Le Prophète lui dit : Ne t’en sépare pas, car le paradis se trouve à ses pieds. (al-Nasâ`î).
Selon Abû Hurayra, un homme se rendit auprès du Prophète (Salla allahou AlaIhi wa Sallam) et lui demanda :Y a-t-il quelque bonté que je puisse accomplir envers mes parents après leur mort ? . Le Prophète - paix et bénédictions sur lui - répondit : Oui. Il y a quatre choses dont tu peux t’acquitter : prier et demander le pardon d’Allah pour eux, tenir leurs promesses, honorer leurs amis et entretenir leurs liens de parenté. (Boukhari).
Le Prophète (Salla allahou AlaIhi wa Sallam) a dit : Lorsque le fils d’Adam meurt, toutes ses œuvres s’arrêtent hormis trois : une aumône courante, un savoir utile et un enfant pieux qui invoque Allah en sa faveur (Mouslim).
Le Prophète (Salla allahou AlaIhi wa Sallam) a dit aussi : Le serveur se verra élevé en degré et dira : - Oh Seigneur ! D’où me vient ceci ? - De l’imploration du pardon faite en ta faveur par ton fils après ta mort, lui dira-t-on. (Ahmed et Ibn Mâdjah).
Il ressort des versets et hadiths susmentionnés que la bienfaisance envers les parents peut se résumer dans les points suivants :
- leur obéir tant qu’ils ne nous demandent pas de désobéir à Allah
- être généreux envers eux
- les rendre joyeux
- être miséricordieux et bons envers eux
- ne pas être ennuyé de leur compagnie et garder quelque soit les circonstances de bonnes relations avec eux
- les aider dans leurs affaires
- leur parler avec politesse
- adresser des demandes à Allah en leur faveur pendant leur vie et après leur mort
- accomplir les bonnes œuvres prescrites en leur faveur après leur mort
- préserver les liens de parenté avec leurs proches parents et rendre visite à leurs amis après leur mort.
Troisième commandement :
Nous allons parler dans ce présent article du troisième des dix commandements que renferment les versets 151, 152 et 153 de sourate al-An’âm, rappelons en passant que ces commandements sont dans l’ordre :
1- N’adorez qu’Allah Seul sans rien Lui associer.
2- Soyez bienfaisants envers vos père et mère.
3- Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté.
4- N’approchez pas des turpitudes ouvertement ou en cachette.
5- Ne tuez qu’en toute justice la vie qu’Allah a rendue sacrée.
6- Ne vous approchez des biens de l’orphelin que de la plus belle manière, jusqu'à ce qu’il ait atteint sa majorité.
7- Donnez la juste mesure et le bon poids.
8- Soyez équitables quand vous parlez même s'il s'agit d'un proche parent.
9- Remplissez votre engagement envers Allah.
10- Suivez le chemin d’Allah dans toute sa rectitude et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa voie.
Le commandement qui nous intéresse ici est : Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté.
Le meurtre des enfants était une chose courante dans la période préislamique. Les gens de cette époque tuaient les filles de peur de la honte et les garçons de peur de la pauvreté.
Allah, exalté soit-Il, relatant ces faits dit :
Et c'est ainsi que leurs divinités ont enjolivé à beaucoup d'associateurs le meurtre de leurs enfants, afin de les ruiner et de travestir à leurs yeux leur religion. Or si Allah voulait, ils ne le feraient pas. Laisse-les donc, ainsi que ce qu'ils inventent. (Coran 6/137).
Et lorsqu'on annonce à l'un d'eux une fille, son visage s'assombrit et une rage profonde [l'envahit]. Il se cache des gens, à cause du malheur qu'on lui a annoncé. Doit-il la garder malgré la honte ou l'enfouira-t-il dans la terre ? Combien est mauvais leur jugement ! (Coran 16/58 et 59).
Ces derniers versets décrivent la situation prévalant dans la période préislamique lorsque l’un d’eux recevait l’annonce de la naissance d’une fille, soit il décidait de la tuer en l’enterrant vivante soit il la gardait humiliée. Il arrivait parfois que cet acte criminel et abominable soit commis par la mère elle-même. Ainsi, lorsque la femme était saisie par les douleurs de l’accouchement, elle s’asseyait sur une fosse. Si le bébé était une fille, elle la jetait dans la fosse et mettait le sable dessus. S’il s’agissait d’un garçon elle le prenait dans ses bras et l’amenait avec elle ! Dans certains cas, l'infanticide touchait aussi les garçons.
Pour toute explication et excuse de leurs actes, les gens de la Djâhiliyya disaient qu’ils craignaient la honte quand l’enfant était de sexe féminin et la pauvreté quand il était de sexe masculin. C’est pourquoi certains d’entre eux avaient pour credo : L'infanticide des filles fait partie des faits glorieux .
Le troisième commandement de cette série vient interdire cette abominable et horrible habitude tout en confirmant qu’Allah, exalté soit-Il, est responsable de la subsistance des enfants et des parents :
Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté. Nous vous nourrissons tout comme eux. (Coran 6/151).
Et ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvreté ; c'est Nous qui attribuons leur subsistance ; tout comme à vous. Les tuer, c'est vraiment, un énorme pêché. (Coran 17/31).
Dans le hadith authentique rapporté par Boukhari et Mouslim, on demanda au Prophète : Quel est le plus grand des péchés. Il répondit : C’est que tu donnes à Allah un associé, alors que c’est Lui Qui t’a crée ! . On lui demanda : Et quoi encore ? Et il dit : Que tu tues ton enfant de peur qu’il ne partages avec toi ta nourriture ! .
Le mot tuer dans les deux versets et le hadith est à prendre au sens large ; il vaut aussi bien pour le meurtre d’un enfant déjà né, que pour un fœtus. En effet, l’Islam considère que le fœtus est un être qui vit du moment que le souffle divin (rûh) lui a été insufflé. Dès la formation du fœtus, l’enfant a le droit à la vie, à l’existence et à la croissance. Il est illicite d’avorter un fœtus sauf lorsque la vie de la mère est exposée à un danger certain que l’on ne peut écarter que par le biais de l’avortement.
Les oulémas stipulent aussi que cette recommandation englobe aussi l’avortement à cause de la peur des dépenses. Il est interdit d’utiliser les pilules contraceptives à cause de la pauvreté, mais si cela s’avérait nécessaire, il est permis alors d’utiliser les pilules contraceptives selon cette nécessité, comme par exemple, si la femme ne peut pas supporter la grossesse ou l’allaitement, ou si la succession des grossesses sans une période suffisante lui est nuisible ou est nuisible à l’enfant.
Avoir un enfant est donc une grâce d’Allah, exalté soit-Il, et correspond à une aspiration naturelle chez l’être humain. La loi islamique incite à la procréation afin de préserver le genre humain et condamne toute forme stérilisation des hommes et des femmes et proscrit la ligature des trompes -sans raison médicale- et tous les moyens qui empêchent la perpétuation de l’humanité.
Quatrième commandement :
Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :
Dis : " Venez, je vais réciter ce que votre Seigneur vous a interdit : ne Lui associez rien ; et soyez bienfaisants envers vos père et mère. Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté. Nous vous nourrissons tout comme eux.
N’approchez pas des turpitudes ouvertement ou en cachette. Ne tuez qu’en toute justice la vie qu’Allah a fait sacrée. Voilà ce qu’Allah vous a recommandé de faire ; peut-être comprendrez-vous.
Et ne vous approchez des biens de l’orphelin que de la plus belle manière, jusqu’à ce qu’il ait atteint sa majorité. Et donnez la juste mesure et le bon poids, en toute justice. Nous n’imposons à une âme que selon sa capacité. Et quand vous parlez, soyez équitables même s’il s’agit d’un proche parent. Et remplissez votre engagement envers Allah. Voilà ce qu’Il vous enjoint. Peut-être vous rappellerez-vous.
Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc ; et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa voie . Voilà ce qu’Il vous enjoint. Ainsi atteindrez-vous la piété" (Coran 6/151 à 153).
Nous allons aborder dans ce présent article le quatrième commandement, à savoir : N’approchez pas des turpitudes ouvertement ou en cachette .
Les turpitudes comprennent tous les péchés et toute entorse à une loi divine est un péché. L’interdiction de s’approcher des péchés est plus expressive que l’interdiction de les commettre, car l’interdiction de s’approcher du péché est une interdiction de ses causes, de ses préludes et de tous les moyens qui y conduisent.
Les péchés n’ont pas tous le même degré de gravité. Ils se subdivisent en péchés capitaux ou majeurs (kabâ`ir) et en péchés véniels ou mineurs (saghâ`ir), mais tous sont concernés par ce verset.
Allah, exalté soit-Il, a interdit dans ce verset les péchés qui sont commis en public ou en secret, les péchés qui proviennent des membres apparents et ceux qui proviennent des actions des cœurs et qui sont cachés.
Pour faciliter la détermination des péchés dans le but de mettre la communauté en garde contre leur perpétration, nos oulémas ont tiré du Coran et de la Sunna la classification suivante :
- Les péchés cachés : ce sont des péchés liés essentiellement au cœur. Les plus graves de ces péchés sont : associer d’autres divinités à Allah, persister dans la transgression de Sa loi, désespérer de Sa Miséricorde, ne pas craindre Son châtiment en pensant qu’Il ne sévira pas contre les transgressions dans ce monde, détester ce qu’Il aime ou aimer ce qu’Il déteste, l’hypocrisie, l’orgueil, la jalousie, la haine, la trahison, la perfidie, etc.
- Les péchés commis par la langue dont les plus graves sont : le fait de porter un faux témoignage, d’accuser injustement d’adultère une personne vertueuse et chaste, de pratiquer la magie, de mentir sous serment afin de s’emparer d’un bien ou afin d’avantager une personne qui est dans le tort.
- Les péchés liés au ventre dont les plus graves sont : boire le vin ou toute autre boisson qui provoque la perte de la raison, dépenser à son propre profit l’argent des orphelins, vivre d’un argent issu de l’usure.
- Les péchés liés au sexe dont les plus graves sont : la fornication, la sodomie.
- Les péchés concernant les mains dont les plus graves sont le meurtre et le vol.
- Les péchés qui concernent les pieds et dont le plus grave consiste à fuir l’ennemi au cours d’une bataille menée dans le sentier d’Allah.
- Les péchés peuvent aussi concerner le corps dans son ensemble : l’exemple le plus marquant est l’ingratitude envers les parents, qui se manifeste lorsqu’une personne désobéit à ses parents et n’accomplit pas ses devoirs envers eux, ou envers l’un d’eux, en terme de respect, de soins et de subvention à leurs besoins, qu’il s’agisse de besoins financiers ou affectifs.
Le Prophète a dit concernent les péchés :
Les péchés sont le territoire gardé d’Allah. Celui qui mène ses bêtes paître aux alentours d’un territoire gardé, ne tardera pas à y pénétrer (Boukhari).
On m’a présenté les œuvres de ma communauté jusqu’au moindre détail et jusqu’à l’impureté que l’on ôte de la mosquée. Puis on m’a présenté les péchés de ma communauté et je n’ai pas trouvé de plus grave que celui de l’homme qui a oublié une sourate ou un verset (du Coran) après les avoir retenu par cœur . (Tirmidhî et Abou Daoud)
Lorsque le croyant commet un péché, un point noir se forme dans son cœur ; s’il se repent de son péché, s’en démarque et demande pardon, ce point noir disparaît de son cœur ; s’il persiste dans son péché, ce point prend de l’ampleur jusqu´à enveloppé tout son cœur. C’est le Rân dont a parlé Allah (qu’Il soit exalté) dans Son livre : " Pas du tout, mais ce qu´ils ont accompli couvre leurs cœurs. " (Rapporté par Tirmidhî, Ahmed, Ibn Hibbân et al-Hâkim).
Gare à ces trois vices qui causeront votre perte : l’avarice obéie, la passion poursuivie et l'admiration de l'homme pour sa propre personne. (al-Bayhaqî).
Gare au soupçon car le soupçon est la parole la plus mensongère. (Boukhari et Mouslim).
Le Messager d’Allah a déclaré au cours du Pèlerinage d’Adieu : Ô Musulmans ! Apprenez ces quatre choses : n’associez rien à Allah, ne tuez aucune personne dont Allah a rendu le sang sacré si ce n’est en toute équité, ne faites point l’adultère et ne volez point. (Rapporté par Ahmed, al-Tabarânî et al-Hâkim avec une chaîne de transmission authentique).
Lorsque l’un des Compagnons a dit au Prophète : Quel est le plus grand péché ? Il lui a répondu sans détour : Le fait de donner à Allah un égal alors qu’Il t’a créé ! (Boukhari et Mouslim).
Il est important de savoir enfin que toute personne qui se repent de n’importe quel péché sera pardonnée par Allah, exalté soit-Il. En effet, Allah est Pardonneur et Miséricordieux :
Allah, exalté soit-Il, dit dans ce sens :Dis : Mes serviteurs qui ont fait du tort à eux-mêmes ! Ne désespérez pas de la Miséricorde d’Allah, Allah pardonne tous les péchés. Il est certes le Tout Absoluteur et le Tout Miséricordieux. (Coran 39/53).
Le Prophète a dit : Allah, à Lui la puissance et la Gloire, ouvre Sa main la nuit afin que le pêcheur du jour se repente et Il ouvre Sa main le jour afin que le pêcheur de la nuit se repente. Et ceci durera ainsi jusqu’à ce que le soleil se lève de son coucher. (Mouslim).
Le Prophète a dit aussi : Celui qui se repent d’un péché est semblable à celui qui n’a jamais péché. (Rapporté par at-Tabarânî).