La modération dans le Coran
La modération dans le Coran
La modération dans le Coran
Allah, exalté soit-Il, a comblé et honoré notre communauté islamique en faisant d’elle une communauté du juste milieu, dont les membres sont vertueux et intègres, puisqu’Il dit (sens du verset) : « Et aussi Nous avons fait de vous une communauté de juste milieu » (Coran 2/143). Elle est la meilleure communauté qu’Allah, exalté soit-Il, ait fait surgir pour les hommes, comme Allah, exalté soit-Il, en témoigne en disant (sens du verset) :
« Vous êtes la meilleure communauté, qu’on ait fait surgir pour les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez en Allah » (Coran 3/110).
Ensuite, Il, exalté soit-Il, a élu parmi les meilleurs membres de cette communauté et ceux qui ont la lignée et le rang les plus distingués un Prophète et Messager et dit (sens du verset) :
« Certes, un Messager pris parmi vous, est venu à vous, auquel pèsent lourd les difficultés que vous subissez, qui est plein de sollicitude pour vous, qui est compatissant et miséricordieux envers les croyants » (Coran 9/128).
Il lui a révélé le Livre le plus noble en le faisant prévaloir sur les Livres précédents, Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Et sur toi (Muhammad) Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité, pour confirmer le Livre qui était là avant lui et pour prévaloir sur lui » (Coran 5/48).
Allah, exalté soit-Il, a donc honoré cette communauté en lui envoyant ce Prophète () et ce Saint Coran, dont l’adoption des préceptes et de la ligne de conduite a fait d’elle la meilleure communauté, la plus modérée et la plus juste. Ensuite, Allah, exalté soit-Il, a comblé cette communauté d’hommes qui furent les premiers à se conformer aux enseignements du Coran et de la Sunna. Il s’agit des Compagnons du Prophète () des Tâbi’ûn et de ceux qui les ont suivis dans un bon comportement, durant les trois meilleures générations, à propos desquelles le Prophète () a dit : «Les meilleures personnes sont celles de mon siècle, puis de celui qui le suit, puis de celui qui le suit. » (Boukhari et Mouslim)
Voici donc la fine fleur de la communauté, suivie de ceux qui, en tout lieu et à toute époque, ont adopté la même ligne de conduite et sont restés fidèles au Livre d’Allah, exalté soit-Il, et à la Sunna de Son Prophète () pour composer dans leur ensemble l’élite de la communauté et les plus modérés et intègres de ses membres. En fait, après la mort du Prophète () puis à l’époque des califes bien guidés, et plus précisément à la fin du califat de ‘Alî ibn Abî Tâlib, qu’Allah soit satisfait de lui, la division et les controverses ont commencé à apparaître, engendrant les bida' (innovations) des Kharidjites et les outrances et séditions des chiites. Les bida' se succédèrent, les sectes se formèrent, et les générations suivantes ont hérité de nombreuses déviations doctrinales et morales et se sont éloignées de la voie du juste milieu et de la modération, tracée par le Saint Coran et suivie par le Prophète ().
Quiconque médite sur la situation actuelle de la communauté constatera des contradictions dans ses objectifs, ses prémisses et ses inclinations, et verra tantôt l’excès et l’outrance, tantôt la négligence et la versatilité chez la plupart de ses membres. Et si nous nous tournons vers les prédicateurs et les réformateurs, tracassés par la situation douloureuse de leur communauté, nous les trouverons plongés dans la recherche d’un remède ou d’un moyen pour faire sortir l’humanité des ténèbres à la lumière, de l’égarement vers la bonne voie. Or, ils n’ont pas pu échapper à l’influence qu’exerce cette situation sur eux. Par conséquent, certains sont passés d’un extrême à l’autre, tombant tantôt dans la négligence, tantôt dans l’excès.
En d’autres termes, certains de ces prédicateurs ont eu tendance à l’exagération en matière religieuse, au point de redonner vie aux anciennes idées des Kharidjites ; d’autres se sont montrés tellement négligents et indifférents qu’ils ont fait table rase des caractéristiques de la religion et des principes du credo. Ils ont été soucieux de réunir les gens, sans pour autant les purifier et leur apprendre le Livre et la Sunna.
Par conséquent, les propriétés de l’unicité divine et l’essence des actes d’adoration ont été perdues. Entre ces deux extrémités, un groupe a adopté la position du juste milieu, fidèle à la tradition, pour rectifier les conceptions et guider les gens vers le droit chemin conformément à la voie des pieux prédécesseurs et de Ahlu al-Sunna wal-Djamâ’a, débarrassant la religion des excès des fanatiques, des impostures de ceux qui nient la vérité, des négligences des paresseux et de ceux qui pratiquent l’atermoiement, et des allégations des fauteurs de troubles ; car au sein de cet état de fait douloureux et de cette perturbation destructrice, la communauté a un besoin croissant de gens qui la guident vers le droit chemin et vers la voie du juste milieu pour la sauver de ses faux-pas et de sa somnolence ; et il faut rappeler aux prédicateurs et aux réformateurs la vraie méthode et la voie claire. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc » (Coran 6/153). La communauté a un besoin urgent de la voie du juste milieu, susceptible de la sauver de cette déviation qui lui a fait subir calamités et malheurs. J’ai remarqué que le Saint Coran nous a tracé cette voie sous tous ses aspects, qu’il s’agisse des principes, des cas subsidiaires, du credo, des actes de dévotion, de l’éthique, du comportement, des conceptions et des œuvres.
La modération en tant que voie a été exprimée dans le Coran de diverses façons, explicitement et implicitement, en détails comme de manière globale, sous forme de récits et de narrations, de prescriptions et d’interdictions.
Le Coran a souligné que la modération a des fondements. Pour connaitre ces fondements tout prédicateur doit absolument savoir ce qu’est l’exagération, la négligence et le droit chemin.
Quiconque désire savoir ce qu’est précisément la modération est enjoint d’assimiler les trois choses susmentionnées. Car le chemin droit est le juste milieu entre l’exagération et l’indifférence, entre l’excès et la négligence. Il représente le bien, et c’est ainsi que se réalisent dans ce droit chemin deux exigences de la modération qui sont : le bien et le juste milieu. Et le Coran explique que la modération comporte des caractéristiques qui la distinguent des autres notions. En considérant ces caractéristiques de manière globale et non individuelle, en analysant le Coran, en prenant connaissance de ce qui concerne la modération de cette nation par rapport aux autres, ainsi que des travaux de certains chercheurs en la matière, il est possible de déterminer les traits caractéristiques de cette modération.
En fait, la détermination de ces traits est la mission de tout prédicateur musulman, pour ne pas la laisser à ceux qui sont dominés par leurs passions. Car la modération, comme toute chose précieuse, est difficile à atteindre. Et comment en serait-il autrement alors que c’est la marque de notre nation islamique et l’un des signes distinctifs dont Allah, exalté soit-Il, l’a comblée par bonté et grâce de Sa part. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Telle est la grâce d’Allah. Il la donne à qui Il veut. Allah est Immense et Omniscient » (Coran 5/54).
Les traits caractéristiques les plus importants de la modération sont :
1- Le bien
2- L’équité
3- La facilité et l’évitement de la gêne
4- La sagesse
5- La droiture
6- Le juste milieu
Chacun de ces traits renferme des éléments qui lui correspondent et qui aident à réaliser son but, et la connaissance de ces traits aide le prédicateur à déterminer et à connaître la signification de la modération.